Les faux amis dans les INCI : les ingrédients à fuir absolument

Dans un marché cosmétique en pleine expansion, la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) est devenue un véritable casse-tête pour le consommateur lambda. Derrière des noms souvent obscurs, se cachent des substances potentiellement dangereuses pour la santé et l’environnement. En 2025, avec une attention accrue portée à la composition des produits, il est primordial de distinguer les ingrédients réellement sûrs de ceux qui se déguisent en alliés sous couvert de termes scientifiques ou marketing. Cette complexité est d’autant plus accentuée par le « greenwashing », une pratique répandue qui donne à certains cosmétiques une image écologique trompeuse. Entre perturbateurs endocriniens, conservateurs douteux, sels d’aluminium ou huiles minérales, nous allons explorer les ingrédients à éviter absolument, comment les repérer dans la liste INCI, et les meilleures pratiques pour adopter une routine beauté saine et respectueuse.

Le défi est réel, d’autant que de grandes marques comme Bioderma, La Roche-Posay, Avène, Nuxe, Caudalie, Vichy, L’Oréal, Garnier, Cattier ou Sanoflore occupent une place importante sur le marché, souvent plébiscitées par les consommateurs. Ces noms peuvent rassurer, mais ils ne garantissent pas toujours l’absence d’ingrédients controversés. Appréhender la nomenclature INCI, comprendre les faux amis et se prémunir contre les pièges marketing est désormais indispensable pour tout consommateur soucieux de sa santé et de la planète.

Les conservateurs synthétiques : reconnaître les dangers cachés derrière la conservation cosmétique

Les conservateurs jouent un rôle clé dans la durée de vie des cosmétiques, mais tous ne sont pas sans risque. Dans la grande majorité des formulations, notamment des produits à base d’eau, leur présence est indispensable afin d’éviter la prolifération bactérienne et fongique.

Toutefois, l’industrie privilégie souvent des conservateurs de synthèse connus pour leurs effets nocifs. Parmi eux, certains sont des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés et ont même été liés à des risques cancérigènes. Par exemple, la formaldéhyde, fréquemment employée dans les vernis à ongles, est classée comme cancérigène certain. En parallèle, des substances comme le triclosan, utilisé dans certains dentifrices et déodorants, soulèvent de forts doutes quant à leur toxicité pour la santé et l’environnement. De la même façon, le methylisothiazolinone (MIT), présent dans une multitude de produits, dont certains pour bébés, est reconnu pour son caractère hautement allergisant et perturbateur endocrinien.

Les éthers de glycol sont aussi à surveiller de près, notamment dans les soins capillaires, en raison de leur toxicité avérée. Ils peuvent apparaître dans la liste INCI sous différentes formes, telles que les butylated hydroxyanisole (BHA) ou butylated hydroxytoluene (BHT). Ces composés synthétiques ne sont pas seulement des conservateurs, mais également des antioxydants utilisés pour protéger la formule de l’oxydation, bien qu’ils soient contestés pour leurs effets potentiellement cancérigènes et perturbateurs endocriniens. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) recommande d’en limiter au maximum l’usage dans les cosmétiques.

  • Formaldéhyde (dangereux, potentiel cancérigène)
  • Triclosan (perturbateur endocrinien suspecté)
  • Methylisothiazolinone (MIT) (allergène et perturbateur endocrinien)
  • Éthers de glycol (toxiques, notamment dans les soins capillaires)
  • Butylated hydroxyanisole (BHA) et Butylated hydroxytoluène (BHT) (antioxydants contestés)

Cependant, malgré ces substances très controversées, certaines marques bien établies comme Caudalie ou Sanoflore s’engagent à minimiser leur usage, offrant des alternatives plus naturelles et respectueuses. Il convient donc au consommateur d’apprendre à déchiffrer la liste INCI, afin de éviter ces conservateurs synthétiques. Par exemple, vérifier la position de ces ingrédients sur la liste – traditionnellement les composants les plus concentrés apparaissent en premier – est une pratique essentielle avant l’achat.

Les parabens : comprendre leur présence persistante malgré les interdictions

Les parabens figurent parmi les ingrédients les plus médiatisés depuis une décennie, ce qui a provoqué un changement notable dans la formulation de nombreux produits cosmétiques. Ils étaient principalement utilisés comme conservateurs pour leur efficacité à bas coût. Pourtant, ils sont classés comme perturbateurs endocriniens, susceptibles de perturber l’équilibre hormonal notamment en interférant avec la fonction des œstrogènes.

Depuis 2014, plusieurs parabens jugés les plus dangereux, tels que le benzylparaben, le phenylparaben, l’isopropylparaben ou le pentylparaben, sont interdits en Europe. Mais certaines déclinaisons plus courantes, comme le methylparaben ou l’éthylparaben, continuent d’être autorisées bien que leur innocuité soit fortement remise en question. On les retrouve encore dans des cosmétiques populaires, notamment dans des crèmes hydratantes, des baumes après-rasage et même certains produits d’hygiène.

Par ailleurs, les marques grand public telles que La Roche-Posay, Avène ou Vichy ont progressivement augmenté leurs efforts pour garantir des formules sans parabens. Mais le défi reste suffisant pour le consommateur qui doit rester vigilant. Certains produits affichent encore la mention « sans parabens » mais contiennent d’autres ingrédients ou conservateurs synthétiques tout aussi problématiques.

  • Parabènes interdits : benzyl, isobutyl, phenyl, isopropyl, pentyl
  • Parabènes encore présents : methylparaben, ethylparaben
  • Produits courants impactés : crèmes hydratantes, baumes après-rasage, produits d’hygiène
  • Exemple d’efforts de marques : La Roche-Posay, Avène, Vichy

Le contexte de 2025 montre une évolution positive, notamment grâce à des initiatives comme la certification « Slow Cosmétique », qui valorise les marques engagées dans une démarche saine, écologique et transparente. Par exemple, des marques comme Cattier et Sanoflore font figure de pionnières en proposant des alternatives efficaces sans parabens et avec des ingrédients d’origine naturelle.

Les sels d’aluminium et les huiles minérales : ingrédients à fuir pour la santé et l’environnement

Les sels d’aluminium sont omniprésents dans les anti-transpirants et certains dentifrices du fait de leurs propriétés astringentes et anti-humidité très efficaces. Pourtant, en 2025, leurs effets sont plus que jamais scrutés. Ces particules fines ont la capacité de pénétrer facilement la peau et, une fois dans l’organisme, elles exercent une influence négative sur le système endocrinien. Des études multiples, notamment en Europe, évoquent un lien probable entre l’exposition régulière aux sels d’aluminium et le développement de maladies graves telles que certains cancers du sein ou la maladie d’Alzheimer.

Dans la liste INCI, il suffit de traquer le terme « aluminium » pour identifier ces composants qu’il faut absolument éviter. Par exemple :

  • Aluminium zirconium pentachlorohydrate
  • Aluminium chlorohydrate
  • Aluminium sesquichlorohydrate

En parallèle, les huiles minérales dérivées de la pétrochimie, largement utilisées dans la cosmétique classique pour maintenir l’hydratation en formant une barrière occlusive sur la peau, cachent un autre risque. Bien qu’elles empêchent l’évaporation de l’eau cutanée, elles bouchent souvent les pores, favorisent l’apparition d’irritations, et sont suspectées d’être potentiellement cancérigènes, ce qui fait débat chez les experts. Leurs noms en INCI peuvent lire :

  • Cera microcristallina
  • Ceresin
  • Mineral oil
  • Ozokerite
  • Paraffin
  • Paraffinum liquidum
  • Petrolatum
  • Synthetix
  • Wax

Le choix face à ces ingrédients est également écologique, car leur provenance et leur lente dégradation dans la nature contribuent à la pollution. Notons que des marques responsables comme Nuxe, Caudalie ou encore Sanoflore ont banni ces substances pour privilégier des alternatives végétales comme des huiles et beurres naturels qui nourrissent et protègent sans nuire à la santé ni à l’environnement.

Les pièges du greenwashing et le décryptage efficace de la liste INCI

Malgré la volonté croissante des consommateurs d’acheter des produits plus sains, le phénomène du greenwashing brouille souvent la lecture. Certaines marques usent de termes comme « naturel », « bio » ou encore « écologique » pour séduire, alors que la composition réelle contient encore de nombreux ingrédients synthétiques, voire nocifs. Julien Kaibeck, fondateur de l’association Slow Cosmétique, rappelle que « le brainwashing marketing est la principale arme des grandes marques. » En guise d’exemple, un produit vanté pour son extrait de fleurs de lys peut n’en contenir qu’une infime quantité, parfois placée bien après les six premiers ingrédients de la liste INCI, qui représentent 70 % du produit.

Le vinaigre dans cette salade? La présence insidieuse de plastiques dérivés, avec des noms qui incluent des chaînes telles que « -polymer- » ou « -vinyl- », est fréquente, et ces composants mettent parfois 400 ans à se dégrader dans l’environnement. Cela nuit à la réputation écologique prétendue du produit. Egalement, la présence d’huiles pétrochimiques est un autre piège courant qui n’est pas sans conséquence sur la biodiversité.

  • Vérifier la position des ingrédients : les premiers sont les plus concentrés
  • Éviter les termes contenant « -polymer- » et/ou « -vinyl- » signalant un plastique
  • Privilégier les labels reconnus, comme la mention « Slow Cosmétique »
  • Utiliser des applications de scan de liste INCI pour décoder rapidement

Parmi les marques engagées dans cette démarche, Cattier, Sanoflore et Caudalie confèrent ainsi une confiance renforcée aux consommateurs à la recherche d’une vraie transparence. Ces acteurs sont évalués notamment sur quatre critères :

  • L’écologie (ingrédients et emballages respectueux de la nature)
  • La santé (absence d’ingrédients toxiques ou controversés)
  • L’intelligence (le produit répond-il réellement à un besoin?)
  • Le rapport qualité/prix

Ce cadre guide les consommateurs face à un marché parfois encombré de fausses promesses. Pour aller plus loin dans la maîtrise, des outils comme des applications mobiles permettent aujourd’hui en 2025 de scanner instantanément la composition de tout produit et d’obtenir un verdict clair sur sa sécurité.

FAQ – Les questions fréquentes sur les faux amis dans les INCI

  • Comment repérer un perturbateur endocrinien dans une liste INCI?
    Recherchez des conservateurs synthétiques comme le methylisothiazolinone (MIT), les parabens, ou les sels d’aluminium. Ces termes, souvent suivis d’abréviations complexes, sont à éviter absolument.
  • Les produits bio sont-ils toujours exempts d’ingrédients dangereux?
    Pas nécessairement. Même certains cosmétiques bio peuvent contenir des substances controversées. Il est essentiel de vérifier la liste INCI et privilégier les labels reconnus comme « Slow Cosmétique ».
  • Quels sont les alternatives sûres aux conservateurs synthétiques?
    Les conservateurs naturels comme l’extrait de pépins de pamplemousse, les huiles essentielles, ou certains alcoolats, sont des options souvent moins agressives et plus saines.
  • Les silicones sont-ils nocifs et faut-il les éviter?
    Les silicones sont souvent critiqués pour leur caractère occlusif et leur impact environnemental. Ils ne sont pas forcément toxiques mais peuvent respirer la peau et polluer.
  • Comment vérifier rapidement la composition d’un produit au supermarché?
    Utilisez des applications de scan de liste INCI, qui évaluent en temps réel les ingrédients et signalent les composants à éviter, facilitant ainsi vos achats responsables.